A la une:

Le temps presse

image

Bien qu’ils ne soient pas – et de loin – les premiers pollueurs de l’atmosphère, les agriculteurs africains subissent parfois durement le changement climatique. Certaines organisations agronomiques occidentales croient pouvoir leur donner des leçons et des conseils alors qu’elles prônaient elles-mêmes, à la fin du siècle dernier, l’agriculture intensive.

La guerre en Ukraine nous le démontre encore une fois : l’arme alimentaire est redoutable. On l’a vu au Soudan, en Érythrée, en Éthiopie... Aujourd’hui, ce sont les Russes qui, en bloquant le port d’Odessa, perturbent l’acheminement et le commerce des céréales. Malheureusement, plusieurs pays africains – entre autres – en subissent les conséquences, de la Tunisie à l’Afrique de l’Ouest, de l’Égypte à la Namibie.

Les Togolais ont trouvé une parade : ils fabriquent leur pain avec des farines locales. Celles-ci sont concoctées avec du manioc, du riz, de l’igname, du maïs ou du soja. Toutes ces productions sont cultivées sur place. Résultat : le prix du pain, qui était devenu parfois inabordable, redevient accessible. D’autres pays – le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Sénégal… – font de même.

Cette crise aura au moins permis à de nombreux pays – pas seulement en Afrique – de rebooster leur production locale. L’indépendance alimentaire, comme l’indépendance en médicaments ou en matériel médical (on l’a vu avec le Covid-19), est un but à atteindre. L’Afrique en est, bien sûr, loin. Mais, côté agricole, elle possède les terres et les bras pour y arriver. Près de la moitié des terres arables non cultivées de la planète se trouvent sur le continent. Sa population est jeune et dynamique. Seuls manquent l’argent et la volonté politique.

0 Commantaires:

Salut , que pensez-vous de cette article ?