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La production laitière au Sénégal, les enjeux de ses acteurs

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Le lait est une des denrées les plus consommées au Sénégal. Malgré la demande, le secteur laitier sénégalais souffre de son incapacité à s’imposer sur le marché local, laissant la porte ouverte à l’importation excessive des produits.

Le lait est une des denrées les plus consommées au Sénégal. Malgré la demande, le secteur laitier sénégalais souffre de son incapacité à s’imposer sur le marché local, laissant la porte ouverte à l’importation excessive des produits. 

 

 

Le lait local est constamment en compétition avec la poudre de lait en termes de prix, de disponibilité, mais aussi de qualité. Juste après les indépendances, la demande en lait n’était pas très élevée et les quantités produites par les vaches laitières locales suffisaient à couvrir cette demande. Lorsque la demande urbaine a augmenté, l’offre n’a pas pu suivre au niveau des grandes zones de production laitière que sont le Nord (Ferlo et vallée du fleuve), le centre (bassin arachidier) et le sud (Kolda, Ziguinchor et Tambacounda).

 

Très peu de produits dans les rayons sont 100 % locaux et même ceux-là sont noyés parmi les produits importés. La politique douanière et les taux appliqués sont les principaux responsables.

La poudre de lait en vrac par exemple, est à un taux de 5 % de droits de douanes. En effet, la CEDEAO, pour permettre des bas coûts, applique une politique douanière à des taux préférentiels sur les intrants tout en protégeant le marché en appliquant des taxes plus élevées sur les produits laitiers finis. Ainsi, le lait en poudre, considéré comme un intrant pour les industries laitières sénégalaises, bénéficie d’un droit de douane faible à 5 %. Par contre, les laits UHT et les fromages sont à 20 % de droit de douane tandis que les yaourts, principaux concurrents du lait fermenté local (à base de poudre de lait essentiellement) sont taxés à 35 % de droit de douane.

Par cette stratégie, les industries laitières locales importent de la poudre de lait à bas coût et la transforment en lait fermenté, lait liquide et lait concentré qui concurrencent le marché des produits finis importés. Cette stratégie a par des effets négatifs sur la production locale de lait. Le Sénégal a importé en moyenne sur les dix dernières années une valeur de 50 milliards de FCFA (plus de 76 millions d’euros), soit plus de 34 000 tonnes de lait et produits laitiers.

Actuellement, les principaux fournisseurs du Sénégal sont la France (32 %), la Nouvelle-Zélande (16 %), le Maroc (6 %), le Ghana (5 %), les Pays-Bas (5 %), l’Allemagne (4 %), la Malaisie (4 %) et l’Irlande (2 %). L’Union Européen  représente 53 % des importations sénégalaises, constituées majoritairement par de la poudre de lait, principal intrant des industries laitières sénégalaise.

Gret, 2018(copyright Sénégal-export.com).

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